La méthode MAIA

L’accompagnement des personnes âgées (personnes âgées de 60 ans et plus )en perte d’autonomie implique aujourd’hui de multiples acteurs : services de santé, établissements médico-sociaux, services d’aide à domicile, dispositifs de coordination (CCAS, CLIC, PAT…), associations, collectivités locales. Cette pluralité est une richesse, mais elle peut aussi rendre le parcours complexe, illisible et décourageant pour les personnes concernées et leurs aidants. Cela rend compte d’une disparité territoriale au niveau national du traitement des parcours d’aides et de soins. Dans ces conditions, la méthode MAIA se veut comme un outil et une démarche d’articulation de ces parcours. 

Pour répondre à cette problématique, l’État a déployé sur tout le territoire la Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’Aide et de soins dans le champ de l’Autonomie ( dite “MAIA”). Chez Auxicare, nous intégrons pleinement cette démarche pour offrir à chaque bénéficiaire un accompagnement global, fluide et cohérent.

Pourquoi la méthode MAIA ?

Historiquement, les aides et les soins aux personnes âgées étaient portés par des structures indépendantes, chacune avec ses propres missions, ses propres règles et ses propres financements. Le résultat : pour une personne de plus de 60 ans en perte d’autonomie et pour ses proches, le système pouvait vite devenir un "labyrinthe administratif", avec le risque d’avoir des ruptures de suivi, des aides inadaptées, ou au contraire des doublons. On retrouve ainsi une disparité d’acteurs que pourra rencontrer le bénéficiaire tout au long de son parcours (CCAS, Sapha, Auxicare, PAT, MDS, MDPH…). 

La méthode MAIA est née de ce constat : elle propose une nouvelle manière d’organiser l’action collective, à partir des besoins de la personne et non des logiques de structure.

Son objectif principal est de garantir à chacun un parcours d’aide et de soin continu, cohérent et lisible, sur l’ensemble du territoire, en intégrant toutes les ressources disponibles, qu’elles soient sanitaires, sociales ou médico-sociales.

Une méthode nationale, adaptable localement

MAIA est une politique publique nationale, portée notamment par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les Conseils départementaux. Elle a été inscrite dans la loi d’adaptation de la société au vieillissement de 2015, qui réaffirme l’ambition d’une société inclusive, où les personnes en perte d’autonomie peuvent vivre à domicile dans les meilleures conditions.

Chaque territoire déploie la méthode MAIA en fonction de ses spécificités locales, mais toujours dans le respect du cahier des charges national. Cela garantit une cohérence des pratiques, tout en permettant une adaptation aux réalités du terrain. Son déploiement sur l'ensemble du territoire à pris fin en 2018, désormais, n’importe qu’elle patient, aidant, bénéficiaire peut bénéficier de la démarche MAIA. 

Les trois mécanismes fondamentaux de MAIA

Pour fonctionner, la méthode MAIA repose sur trois mécanismes complémentaires qui organisent la coopération entre les acteurs :

1. La concertation territoriale (stratégique et tactique)

Le premier pilier de MAIA est la concertation entre tous les partenaires du territoire : financeurs, décideurs, opérateurs et professionnels de terrain.

Cette concertation se déroule à deux niveaux :

• Stratégique : au niveau des institutions (ARS, Conseils départementaux, caisses de retraite, etc.), pour définir les grandes orientations et garantir la cohérence entre politiques publiques.
• Tactique : au niveau opérationnel, entre professionnels de terrain (services d’aide, soins infirmiers, hôpitaux, médecins, CLIC, CCAS, etc.), pour organiser la prise en charge au plus près des besoins des personnes.

Ces temps d’échanges permettent de mieux comprendre les ressources existantes, de fluidifier les coopérations et d’ajuster les pratiques collectives.

2. Le guichet intégré

Le guichet intégré est un point d’entrée partagé pour l’accueil, l’information, l’orientation et l’accompagnement des personnes âgées et de leurs aidants.

Concrètement, il permet d’éviter que les usagers soient "ballottés" entre différentes structures ou qu’ils aient à multiplier les démarches. À travers un accueil concerté entre partenaires, il facilite :

• l’identification des besoins ;
• l’orientation vers les bons interlocuteurs ;
• la simplification du parcours de la personne.

Il s’agit aussi de développer des outils d’information communs, pour que chaque acteur puisse mieux renseigner et orienter les personnes, quelle que soit la porte d’entrée choisie.

3. La gestion de cas

Certaines situations sont particulièrement complexes : isolement social, précarité, polypathologies, troubles cognitifs, fragilité du réseau familial... Ces cas nécessitent un suivi renforcé.

Pour cela, MAIA prévoit un dispositif spécifique : la gestion de cas. Un professionnel dédié, le gestionnaire de cas, est missionné pour accompagner ces personnes dans la durée.

Son rôle est de :

• réaliser une évaluation approfondie de la situation ;
• élaborer un plan d’accompagnement personnalisé ;
• coordonner les interventions des différents services impliqués ;
• suivre l’évolution de la situation, en ajustant le plan si nécessaire ;
• être l’interlocuteur privilégié de la personne et de son entourage.

Le gestionnaire de cas agit de manière neutre, dans l’intérêt de la personne, sans se substituer aux intervenants habituels, mais en facilitant leur articulation.

Quels bénéfices pour les personnes et les aidants ?

Pour les personnes en perte d’autonomie, la démarche MAIA apporte :

• une meilleure lisibilité de l’offre d’aides et de soins ;
• un parcours plus cohérent et sans rupture ;
• un interlocuteur de référence ;
• un accompagnement mieux adapté à leurs besoins ;
• un maintien à domicile facilité et sécurisé.

Pour les proches aidants :

• un allègement de la charge administrative et organisationnelle ;
• un accès plus rapide à l’information ;
• une meilleure reconnaissance de leur rôle et de leurs besoins (répit, soutien...).

Pour les professionnels :

• une dynamique de travail en réseau plus structurée ;
• une connaissance partagée des ressources du territoire ;
• une meilleure capacité à répondre aux situations complexes.

L’engagement d’Auxicare

Chez Auxicare, nous avons intégré la démarche active de la méthode MAIA.

Concrètement, nous :

• participons aux temps de concertation stratégique et tactique organisés sur le territoire ;
• collaborons étroitement avec les parties-prenantes (MDS, SAPHA, PAT, CCAS, CLIC, Résidence autonomie, Ehpad…) intégrés pour faciliter l’accès des personnes à nos services ;
• travaillons en lien régulier avec les gestionnaires de cas pour garantir une continuité de l’accompagnement ;
• contribuons à l’évaluation des situations complexes et à l’élaboration des plans personnalisés.

Nous sommes convaincus que la réussite du dispositif MAIA repose sur l’engagement actif des acteurs locaux. Chaque jour nous rencontrons un maximum des acteurs qui vous entourent pour créer du lien entre les professionnels du tissu médico-social. En jouant collectif, nous améliorons la qualité de vie des personnes âgées et la fluidité de leur parcours.

Le déploiement de la méthode MAIA représente une avancée majeure pour l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie. Elle permet de transformer en profondeur les pratiques, en passant d’un système fragmenté à une logique de parcours intégré, centré sur la personne.

Chez Auxicare, nous partageons cette vision autant que celle de revaloriser le métier d’Auxiliaire de vie. Nous nous engageons aux côtés de tous les partenaires MAIA pour contribuer à un parcours d’aide plus intégrés, où chacun peut vieillir et être accompagné dans le respect de ses souhaits et de son projet de vie.

Pour aller plus loin
La méthode MAIA repose sur un socle réglementaire et des retours d’expérience solides. Parmi les textes et ressources de référence :

• l’article L. 113-3 du Code de l’action sociale et des familles (modifié par la loi du 28 décembre 2015),
• l’article L. 1431-2 du Code de la santé publique précisant le rôle des ARS,
• le décret n° 2011-1210 définissant le cahier des charges national des MAIA,
• les cahiers pédagogiques de la CNSA (2014),